dimanche 23 mai 2010

Ghanaian signboards!

Spirituelles de plus d'une manière, ces affiches typiquement ghanéennes annoncent kiosques et petits commerces multicolores. Les Ghanéens ont poussé assez loin l'art graphique et leurs écriteaux apportent souvent une bonne source de fraîcheur dans les moments, et endroits, où la vie est plus dure. J'avais prévu faire un montage Photoshop composé uniquement des panneaux, mais je me suis finalement dit que ça valait mieux de garder aussi leurs environnements immédiats qui en disent parfois assez long, et qui montrent à leur façon les quartiers populaires d'Accra et ses environs. http://www.facebook.com/album.php?aid=428067&id=859440014&saved#!/album.php?aid=428067&id=859440014

mercredi 19 mai 2010

Temps et développement

Porteuse de mille calebassées d'idées et de déceptions, l'Afrique a tant de portes à ouvrir et de potentialités à découvrir. Et pourtant, quand on entrouvre une de ses portes, on casse toujours un ou deux canaris derrière, porteurs d'une grande et noble sagesse communautaire. D'un œil aveugles, nous ne fixons notre gaillardise pleine de novaction que sur les portes. Des jours de ténébreuse illumination, je m'étudie et me trouve plus destructeur dans ma révolution, comme un étranger indigne qui n'a pas su se contenter de marcher sur l'allée dallée millénaire qui l'accueille. Pourtant, on me félicite et m'encourage à filer; à qui me fier, ma conscience ou celles des autres qui ne s'accordent même pas mais qui font tout pour le faire. Ici, les gens n'aiment pas la violence et le choc. On dirait que tout doit se faire avec une lenteur invivable, car la nouvelle pensée ne se matérialisera pas le temps d'une existence. Et pourtant, je dirais qu'ici plus qu'ailleurs on croit au temps. Que celui-ci fera à l'affaire. S'attaquer aux dossiers environnants nous fait oublier les nôtres qui nous semblent moins désopilants. Et pourtant, tous les matins, au moment le plus doux, avant que la lumière ne devienne feu, lorsque je sors déplier mon corps et tendre l'ouïe à la banlieue ghanéenne débrouillant promptement les brumes de la nuit, on me tend à chaque coin de route, balai à la main, collet pendu d'une cravate, ou fournée de pain sur la tête, un beau sourire d'un air bienveillant et sincère.

lundi 3 mai 2010

Les funérailles au Ghana

Parmi les éléments culturels typiques les plus frappants des Ghanéens, il y a les funérailles. La mort d’un parent n’est pas affaire de rien au Ghana. Une cérémonie funéraire doit comprendre plusieurs invités afin honorer adéquatement le départ du défunt. Une famille peut s’endetter sérieusement afin d’offrir une cérémonie grandiose pour le défunt. Presque tous les week-ends depuis notre arrivée au Ghana en novembre, nous avons aperçu des funérailles dans les quartiers des villes et dans les villages. La cérémonie des funérailles se passe surtout à l’extérieur, sous des tentes louées à cette fin et regroupe des centaines de gens. Si la personne décédée avait atteint un âge vénérable, les tons et l’habillement de l’évènement sont le noir et le blanc. Si la personne meurt avant cet âge, alors le rouge et le noir sont de rigueur. La plupart des cérémonies de funérailles que j’ai observées se déroulaient de façon assez calme et sereine. Mais je n’ai jamais eu l’occasion d’y participer activement avant ce week-end. Je suis allé dans le village d’Otuam que j’avais précédemment visité, et j’y ai trouvé une intense cérémonie de funérailles où j’ai été intégré de force, puisqu’elle bloquait la route principale du village. J’ai été très surpris, et surtout extrêmement touché, car la personne décédée était une jeune fille de vingt ans, enceinte de deux mois. La cause n’a pas été identifiée, malgré que la fille ait été transportée à l’hôpital de la ville la plus proche. Selon les habitants d’Otuam, il ne fait aucun doute que la fille est morte par cause de sorcellerie. Par ailleurs, son ex-copain qui lui avait fait des menaces lors de leur séparation est le premier suspect. J’ai vu maintes personnes crier et pleurer à chaudes larmes. Mais, étrangement, après l’enterrement du corps placé dans un joli cercueil, des groupes de personnes se sont mis à danser et à rire, alors que d’autres pleuraient juste à côté, tous habillés de rouge et noir, dansant au son de la musique soufflant des gigantesques haut-parleurs… (le Ghana est aussi le pays des hauts parleurs, toute fête ou cérémonie chez eux doit être accompagnée d’une musique dansante très forte, et les ghanéens fabriquent des haut-parleurs d’une assez bonne qualité. L’industrie de la location de systèmes de son et de services de DJs y est très florissante). C’était un peu éprouvant pour moi, car plusieurs personnes me regardaient d’un air bizarre en se demandant ce que je faisais là. D’autres me harcelaient pour que je les prenne en photos. Je ne peux compter non plus le nombre de fois qu’on m’a demandé un cedi. Une autre personne, beaucoup plus posée, m’a demandé de les aider pour le développement de leur village. Des habitants m’ont aussi invité chez eux. Parfois, j’ai accepté, d’autres fois non. Le photographe de l’événement, Mr. Edu, par solidarité d’outillage, est devenu mon ami et m’a expliqué plusieurs choses, ce fut fort intéressant, je lui dois une fière chandelle. Ce dernier me raconte une anecdote intéressante. Le Ghana, au fil des ans, a eu de nombreux contacts avec les explorateurs et commerçants hollandais qui se sont installés sur la côte. J'ai par ailleurs dormi à Apam dans un fort hollandais du 17em siècle en très piteux état vendredi soir. Ils y ont installé quelques chambres ultra rudimentaires à louer à l'étage. Il faisait un peu trop chaud dans la chambre alors j'ai sorti le matelas dehors et j'ai dormi a côté des remparts qui surplombaient la mer, rafraichi par le vent bourrant mes poumons d'air iodé. Trêve de digression, C'est une tradition maintenant bien établie au Ghana de servir du schnapps hollandais. Mr. Edu me dit qu'il n'a jamais goûté à cette eau-de-vie car dans sa communauté le schnapps n'est qu'utilisé que pour les libations aux divinités traditionnelles, comme ce fut le cas lors des funérailles où christianisme et religions africaines coexistent harmonieusement. Sinon, une des traditions liées aux funérailles consiste en la fabrication de cercueils en forme d'animaux, de structures ou d'objets reliés à la personne défunte. On peut deviner que le suivant servira sûrement à un pêcheur: