vendredi 15 janvier 2010

La corruption policière en Afrique semble bien entrée dans les moeurs....

J’ai appris dimanche qu’il était interdit aux motocyclettes de circuler après 20h à Accra. Parait-il qu’il y avait trop de vols de sacoche a motocyclette la nuit et que le gouvernement a décidé de sévir de la sorte. Je suis profondément déçu car cela implique que je ne pourrai sortir avec ma nouvelle moto-cross au-delà de cette heure. En même temps, c’est pas si grave car, un peu comme partout en Afrique de l’Ouest, il y a toujours un moyen de moyenner avec les policiers. A mon premier jour de promenade, alors que je me croyais parfaitement en règle, tout joyeux de partir vers Aburi savourer l’air frais des montagnes, un policier au barrage de police m’arrête au pied d’une côte et me fit sortir mes papiers. Tout ignorant que je suis, je n’avais pas d’assurances. Le policier, la mine très serrée me dit « You are at your own risk ». Je lui explique patiemment mon cas, que j’ai acheté la moto le jour précédent et que le vendeur et l’officier du Licensing Office ne m’ont jamais informé que je devais avoir une assurance. Mais le policier me répond, toujours aussi bêtement, « You better talk to me! ». Là, je comprend très bien qu’il veut mon fric ,mais je me dis que jouer la carte de l’innocent nouvellement arrivé pourrait me tirer d’affaire cette fois-ci. Je lui précise donc mon histoire. Il me dit encore « talk to me » et se tourne pour s’occuper d’autres véhicules passant au barrage. Je ne sais pas trop quoi faire et je n’ose pas bouger, je sais qu’il n’a pas fini avec moi. Un 4x4 allongé de marque chinoise arrivait vers nous rempli de sacs contenant des petits sachets d’eau destinés à la vente. Le policier l’arrête d’un geste sec et fait sortir l’apprenti qui était au siège du passager. Deux mots suffisent pour que ce dernier prenne un des sacs de trente sachets et le dépose aux pieds du policier avant de remonter rapidement dans son camion. Je me mets à la place du policier et me dis que passer la journée sous le soleil à arrêter les gens doit donner soif en effet! Le policier se retourne vers moi et me dit d’un air encore plus chiant « You dont understand?, I want to chop (manger), give me big money! » Là vraiment, je sentais que j’avais laissé traîner l’affaire un peu trop. Je lui ai donc tendu un billet de 5 cédis (3,75 $CAD). Il me regarde et dit « that’s not enought ». J’ai donc repris mon courage par les cornes, sachant qu’il gagnait quand même une bonne prime avec mes 5 cédis, et je lui raconté une salade à la vinaigrette bien huileuse. On dirait que ça lui a plu, et m’a dit de partir. Alors que je montais ma moto, il s’est ensuite approché de moi pour me dire qu’il aimait ma moto, et qu’il me l’achèterait volontiers avant que je reparte au Canada. J’ai dit « Yes, yes » un peu pour m’en débarrasser en faisant gronder mon moteur pour le démarrage. Et, l’air de plus en plus souriant, qui semblait bien louche car son sourire n’effaçait pas du tout sa face de cochon, il me dit que je ne pourrai pas lui vendre si je ne prends pas son numéro de téléphone. Je lui ai répondu que le reprendrais en descendant la côte, ce qu’évidemment je n’ai pas fait, filant à toute allure, alors que les policiers en question étaient à pied. Mais enfin, ils font chier ces policiers!

2 commentaires:

Anonyme a dit…

J'ai comme l'impression que selon toiil n'y a que corruption et autre en Afrique. Je suis étonné. Tu achète une moto et tu dis ne pas savoir qu'il te fallait une assurance??????.
J'ose espérer que tu connaitras de belles expériences. Bonne chance cher ami.

J.Leblanc a dit…

Je suis bien conscient que l'Afrique n'a pas le monopole de la corruption, et que surtout mon pays n'a pas fait si bonne figure ces dernières années avec le scandales des commandites et celui de l'attribution des contrats mafieux au municipal. Toutefois, le but de mon message est en quelque part d'exprimer les moments frustrants que j'ai vécus et qui m'ont marqués. J'ai retourné cette histoire dans ma tête plusieurs fois, frustré de ne pas avoir été averti par les autorités compétentes lorsque je les ai consultées (bureau des permis et de la circulation routière), alors qu'au Burkina, je n'ai jamais eu besoin d'assurance.

Si la critique est importante pour moi, le pessimisme ne fait partie de mes principes, et je tâcherai de mettre le continent de nos ancêtres communs en valeur dans mes prochains ajouts car j'y suis profondément attaché, et de belles expériences j'en vis à tous les jours!